Le patrimoine minier autrement
INSOLITE
Pendant le confinement, le Musée de la Mine est fermé. On a hâte de vous accueillir de nouveau. A bientôt !
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Comment parler de ce site unique et surtout de ces gens ? On vit parfois des rencontres rares, des moments où l’émotion vous submerge. Le Musée de la Mine d’Auchel en fait partie. C’est sans doute le lieu le plus généreux, le plus intime, le plus incroyable que vous puissiez visiter autour de Béthune-Bruay.
La porte s’ouvre et le voyage commence… Daniel est là, 68 ans, sourire franc et œil qui brille. Et Daniel commence à vous parler pour raconter l’histoire de cet endroit pas comme les autres, ou plutôt, son histoire à lui.
Ce Musée de la Mine est une « mine image », une école où les garçons et les filles des alentours venaient apprendre, en conditions réelles, le métier de mineur. Ils en sortaient avec ce fameux CAP, précieux sésame qui leur permettrait de descendre bientôt au fond du puits. Les conditions de la mine ont été reproduites, au plus près. Non pas pour faire semblant, pour donner l’illusion, mais bien pour aider à apprendre, pour plonger les jeunes dans la réalité la plus proche possible de ce qu’ils allaient vivre ensuite à 700 mètres sous terre.
Comment on étaye une galerie en taillant le bois à la hache ? Comment on fore et on trie le minerai ? Comment on installe dans des espaces étroits et étouffants, un tapis roulant mécanique ? Le bruit des machines est fort, trop fort ! Par endroit, l’eau ruisselle sur le sol : odeur de terre mouillée, saisissant de réalisme.
Je voulais faire ce que mes parents ne voulaient pas que je fasse : devenir mineur...
Et Daniel raconte, parle de cette vie, la sienne. Entré en 1965 dans la « mine image », pour enfin, à 18 ans, se former à ce métier qu’il désirait. Daniel évoque ce lieu fermé en 1974, pillé jusqu’en 86. Vidé de ces outils, de ses machines, de son âme. Jusqu’à ce jour où un groupe de copains, mineurs et enfants de mineurs, passés ou non en apprentissage ici, ont décidé de lui redonner une deuxième vie.
Et Daniel ne s’arrête plus…, enchaînant histoires et anecdotes vécues qui nous permettent de toucher du doigt la vie des jeunes du pays. Lui et ses amis font souvent des visites pour partager, raconter, rencontrer aussi. « Lors d’une visite, ils étaient 2 et ça a duré 3 heures… ». Que ces visiteurs ont eu de la chance ! Une histoire ici, une anecdote là et très vite, au fil des témoignages, c’est la vraie vie de la mine, de toute une région.
Daniel s’arrête un instant… La gorge nouée, la voix qui tremble… Emotion intense, souvenirs rares, intimes, jamais exhibés. Quelle rencontre !
Merci Daniel de ce temps pris et partagé. Merci à vous et vos amis, hommes et femmes, qui partagez tous cette même passion pour raconter, expliquer, faire des rencontres tout simplement.
Musée de la mine Jacques DéramauxLégende